Presse:
Agence de presse - Création:
Agence congolaise d’information (Public) - 1960
Agence d’information d’Afrique centrale (Privé) - 1998
Émergence et le développement de la presse congolaise
Les médias au Congo ont traversé toute une décennie troublée où la guerre s’est profondément inscrite dans leur environnement immédiat, dans la ville de Brazzaville. Les médias audiovisuels ont été à la fois le lieu et l’instrument des règlements des comptes politiques, et la presse écrite a traversé une période d'extinction.
Ivresse de la liberté.
Lors de la libération du secteur de la presse à partir de 1990 et de la suppression de la censure préalable, des dizaines de nouveaux titres ont vu le jour, particulièrement durant la Conférence nationale de 1991, la période de transition et les élections présidentielles de 1992. Ainsi l’hebdomadaire Madukutsiékélé, surnommé Maduku, animé par des étudiants, a été le premier à user d’un ton très satirique, remportant un grand succès pendant la Conférence nationale. Il a été suivi, dès 1991, par La Rumeur (qui deviendra ensuite La Rue meurt) et Le Choc, puis par La Colombe, Le Forum, Maintenant et La Ruche (nés en 1992). La presse écrite évoluait dans une grande précarité qui se traduisait « par l’irrégularité de leurs parutions, la confidentialité de leurs tirages, la modicité de leurs dividendes et… la mendicité de leurs agents ». Malgré cette fragilité, ces titres, qui ont atteint la soixantaine, ont apporté un ton nouveau en ce qui concerne les médias audiovisuels d’État (le journal gouvernemental Mweti ayant disparu) et la présence d’un seul titre privé « historique » lié à l’Église catholique. La Semaine africaine, hebdomadaire crée en 1952 a eu un grand succès jusqu’en 1990. L’apparition des publications privées d’opinion a souvent entrainé une chute de moitié du tirage de La Semaine africaine dont le lectorat s’est brusquement détourné.
En 1993, lors de la première guerre civile les titres se sont rapidement rangés entre « pouvoir » et « opposition ». Après cette guerre, la presse est demeurée extrêmement politisée : ainsi, Le Temps, La Corne enchantée (1993), L’Alternative, L’Espoir, Le Canard de mercredi (1994) étaient proches de Pascal Lissouba et son parti, l’Upads. La Rue meurt (1991) soutenait le MCDDI de Bernard Kolélas. Le Choc, Aujourd’hui, Le Rayon, Le Flambeau, La Référence, La Liberté, Le Messager, Le Gardien (1993), flirtaient avec les FDP (Forces démocratiques et patriotiques) de Denis Sassou-Nguesso. Ces titres, menant l’un contre l’autre des batailles rangées, vont poursuivre leur dialogue de sourd jusqu’à l’éclatement de la seconde guerre en 1997. À la fin de la guerre, après la victoire de Denis Sassou Nguesso, presque tous les titres ont disparu. Seuls subsistaient Le Choc, La Rue meurt et Le Flambeau, favorables au nouvel homme fort du pays. Est également resté le titre La Semaine africaine, qui a dès lors été taxé, par certains proches de Sassou Nguesso, d’organe d’opposition.
À partir de 1999, de nouveaux titres sont apparus, marquant un deuxième printemps de la presse congolaise : Le Pays, Les Échos du Congo, Cocorico, le Coq, L’Autre vision, Vision pour demain, Les Dépêches de Brazzaville, Thalassa, L’Éléphant, L’Humanitaire, Lumière équatoriale, Présence économique, Le Paysan, L’Observateur…Le régime soigne son image à travers l’hebdomadaire gouvernemental La Nouvelle République, qui a recommencé à apparaitre de manière très irrégulière et surtout Les Dépêches de Brazzaville, luxueuse publication vouée à embellir l’image du régime, éditée par une agence privée à vocation régionale du même nom créée en 1998 par un journaliste français conseiller à la présidence. L’ACI (Agence congolaise d’information), née en 1960, a recommencé à fonctionner et édite un bulletin quotidien, après avoir souffert tout particulièrement de la guerre de 1997 au cours de laquelle ses infrastructures ont été pillées.
Le paysage audiovisuel quant à lui est des plus réduits. Jusqu’en 1998, le secteur était sous monopole étatique, malgré la libéralisation du secteur proclamée lors de la Conférence nationale et se limitait donc à Radio Congo, Télé Congo et leurs quelques stations locales, notamment à Pointe-Noire. L’Agence intergouvernementale de la Francophonie (ex-ACCT) avait en outre aidé à l’implantation de quatre stations communautaires locales à Nkayi, Moussendjo, Etoumbi et Sembé.
Pendant la guerre de 1999, le mouvement rebelle du pasteur Ntumi a, à son tour, monté une station clandestine, Radio Royale, qui émettait de façon épisodique dans la région du Pool. Elle a aujourd’hui cessé d’émettre. Quelques autres initiatives ont vu le jour ces dernières années : YAKALA FM, Radio Océan à Pointe-Noire, Radio Louvakou à Dolisie, Digital Radio Number One à Brazzaville. Cette dernière, propriété d’un officier des Forces armées de la république du Congo, complétée par une station de télévision privée (DRTV), a une vocation essentiellement commerciale et se mêle peu de politique. La radio nationale a également développé une station de proximité, Canal FM, issue de l’ancienne radio rurale. Le réseau des radios communautaires locales s’est aussi élargi avec la création, généralement par des ministres ou des autorités préfectorales, de Radio Moka, Radio Nkeni et Radio Lekena. L’Église catholique a ouvert une station à Pointe-Noire (Radio Kintouari).
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